• Accueil
  • >
  • Actualités
  • >
  • Solidarité internationale et gouvernance partagée : Entrepreneurs du Monde nous explique
  • Publié le 11 octobre 2024
    Actu Mind Partners

    Solidarité internationale et gouvernance partagée : Entrepreneurs du Monde nous explique

    Par la voix d’Armelle Renaudin sa cofondatrice, notre client l’association Entrepreneurs du Monde a eu la gentillesse de nous dire quelques mots sur ce mode d’organisation courant en milieu associatif : solidarité internationale et gouvernance partagée…  

    Diplômée de l’EDHEC en 1987, Armelle a d’abord travaillé 4 ans en France dans des groupes de grande consommation, puis 7 ans en Haïti et aux Philippines pour l’ONG Inter Aide, avant de cofonder l’ONG Entrepreneurs du Monde. 

    Armelle, comment présenteriez-vous Entrepreneurs du Monde ? 

    C’est important de rappeler en premier lieu qu’Entrepreneurs du Monde est une association lyonnaise reconnue d’intérêt général. Depuis 1998, elle accompagne l’insertion sociale et économique de personnes en situation de grande précarité en Afrique, en Asie, en Haïti et en France : elle les aide à entreprendre, à accéder à l’énergie et à s’adapter au changement climatique pour s’émanciper et améliorer leur quotidien, celui de leur famille et de leur communauté. 

    En effet, l’équipe Entrepreneurs du Monde crée et incube des organisations locales jusqu’à leur autonomie, en s’appuyant sur quatre métiers clefs du développement : la microfinance sociale, l’accès à l’énergie, l’appui à la création de très petites entreprises et l’agro-entrepreneuriat. 

    Aujourd’hui, l’ONG accompagne 163 000 micro-entrepreneurs, dans 13 pays avec 27 salariés au siège et près de 800 collaborateurs sur le terrain répartis dans 23 organisations locales. 

    La gouvernance partagée chez Entrepreneurs du Monde : un mode de gouvernance favorisant un processus décisionnel participatif, collégial et inclusif. 

    Quand avez-vous commencé à mettre en place ce type d’organisation ? 

    Depuis 2020, Entrepreneurs du Monde explore un mode de gouvernance partagée qui repose sur des processus et des organes de décision collégiaux. L’objectif est de favoriser la transparence, la qualité des décisions et l’implication de tous les collaborateurs dans la prise de décision.  

    L’impulsion a été donnée par le retrait annoncé du fondateur-directeur et l’existence alors d’une équipe salariée stable, expérimentée et engagée. Tirant les enseignements de 2 ans de gouvernance partagée, le poste de Délégué Général a été créé en 2022 et a entraîné de fait une évolution de certains processus décisionnels pour concilier au mieux collégialité et efficience.

    Quels avantages ce nouveau mode décisionnel a-t-il apporté à l’équipe ? 

    Je dirais que 4 principaux avantages se dégagent de ce mode d’organisation : 

    1. Une participation élargie : les décisions importantes sont prises de manière collégiale, par consentement ou consensus et par le biais de processus et d’organes de prise de décision participatifs. Le principe fondamental est d’associer les personnes qui seront impactées par la décision à celle-ci. 
      Cela favorise la diversité des perspectives et des compétences, et permet à chaque personne de contribuer à la vision et à la direction de l’association, d’exploiter la créativité collective et ainsi de générer des idées novatrices. 
    1. Plus de transparence : les informations et les décisions sont largement et activement partagées par et entre les collaborateurs et les équipes ; favorisant ainsi l’inclusion, la confiance et la compréhension mutuelle. 
    1. Un engagement plus fort des collaborateurs : les collaborateurs se sentent considérés lorsqu’ils sont inclus dans le processus de décision. Cela permet de renforcer l’engagement, la satisfaction au travail et contribue à un environnement de travail plus épanouissant 
    1. Un sentiment de responsabilité partagée : La responsabilité partagée favorise une culture d’entreprise où chaque personne se sent investie dans le succès global de l’organisation. La responsabilité est répartie entre les membres de l’organisation, chaque personne adhère et porte sa part de responsabilité dans la mise en œuvre des décisions prises collectivement et la réalisation des objectifs communs.

    Quels conseils pratiques donneriez-vous à une organisation qui souhaiterait s’engager dans la voie du management horizontal ?

    1. Poser le cadre : pour que ce mode de gouvernance soit une réussite, il est nécessaire de poser un cadre précis, transparent et établi de manière collégiale. Il apporte de la clarté et de la sécurité. 
    1. Animer une communication ouverte : une communication transparente et ouverte doit être respectée à tous les niveaux de l’organisation. L’intelligence collective doit être centrale et un climat de confiance est nécessaire. 
    1. Former les équipes et construire une culture d’amélioration continue : La gouvernance partagée implique un processus d’apprentissage continu pour les équipes sur les compétences liées à la gouvernance partagée et une veille régulière pour l’association dans une optique d’amélioration continue et d’adaptation aux besoins de l’organisation. 
    1. S’inspirer de pairs ou d’organisations reconnues : par exemple le mouvement colibris/Université du Nous 

    Et quels sont pour vous les principaux points de vigilance à garder en tête ? 

    Notre expérience nous a montré que dans l’élan vers la construction de ce nouveau mode de fonctionnement, on peut sous-estimer certains effets pourtant indésirables : 

    1. Générer une trop grande focalisation sur le mode de gouvernance qui reléguerait la raison d’être et les actions de l’organisation au second plan.  
    1. Envisager la gouvernance partagée avec la nécessité de prendre chaque décision de manière collégiale. 
    1. Copier un modèle tel que pris ailleurs n’est pas forcément pertinent. Chaque organisation a besoin de créer ses propres rituels à son rythme. 
    1. Sous-estimer l’investissement nécessaire (temps et compétences). 
    1. Penser la gouvernance partagée comme une fin en soi : c’est un moyen pour tenter de concilier au mieux collégialité et efficience  

    Crédit Photo : https://www.entrepreneursdumonde.org/en/

    Partagez cette page

    Actualités récentes